L'HISTOIRE DE PAULA

Le neuf décembre l972, j'ai fait la connaissance de Dieu. A partir de ce moment, ma vie ne fut plus jamais la même. Huit jours plus tard, le l7 décembre, je Lui ai cédé mon corps, mon âme et mon esprit pour être Sienne à j amais. C'est ainsi que je perdis mes amis, mes attaches familiales, ma carrière, ma réputation, mon tout.

En regardant vers le passé, je vois la main de Dieu qui m'a suivie tout au long de ma vie et qui rxia conduite à cette forte expérience; et je m'émerveille encore de Sa longanimité et de Sa miséricorde. Car j'avais erré dans ce monde, me rebellant constamment contre Son pur témoignage dans mon coeur; pourtant Il ne se lassait de rxiaimer et me poursuivait. Voici l'histoire de l'oeuvre fidèle de Dieu qui conduisit à ma conversion et à mon cheminement présent vers le ciel.

Je fus élevée catholiquement à Boston. Au, cours de mon enfance, j'avais une tendre conscience envers le péché. Je croyais tout naturellement que Dieu était un Dieu saint et que tout ce que je faisais aurait des conséquences éternelles. Cette croyance se voyait renforcée par ce sentiment de culpabilité que je sentais parfois au fond de mon coeur. Quand j'étais méchante, je me sentais misérable. Mais comme la paix que je ressentais était grande quand je me repentais et livrais mon âme à Dieu, dans un sombre confessional ou seule le soir dans ma chambre. Je riai jamais oublié le sentiment de cette paix.

Quand j'atteignis l'âge de I'adolescence, il me devint de plus en plus difficile d'obéir à mes convictions intérieures. Je sentis grandir en moi cette soif pour le monde qui finit par devenir plus forte que mon désir de pureté. Je fermai de plus en plus mes oreilles à mon coeur et péchai contre ma conscience. Néanmoins, tout comme un fidèle ami, ce sentiment de culpabilité me harcela, me rejoint et finit par m'arrêter sur le sentier du péché. La peur de l'enfer, mélée à un profond chagrin dû à mes péchés, ainsi qu'au souvenir de cette douce paix que je ressentais autrefois, finirent par me briser. Alors lorsque je m'efforçais de m'amender, un peu de cette paix me revenait.

A l'ecole secondaire, ces saisons attendrissantes de mon esprit s'éffacèrent peu à peu. La pression de mes égaux, l'inconsistance des normes morales, mon combat pour conserver mes convictions intérieures, et cette forte passion que je ressentais en mon fort intérieur augmentèrent les conflits avec cette tendre place au fond de mon coeur. Lorsque je fus à l'université, je commençai à m'habituer à cette croyance populaire selon laquelle Dieu est amour et que tout irait bien. A la fin de mes études, j'avais cessé daller à l'église et je commençais à oublier Dieu.

Toutefois, durant ces années, je ne fus jamais tout à fait libérée de ces aiguillons qui harcelaient ma conscience. Il m'arrivait même souvent, lorsque nous étions entre amis, d'amener la conversation vers le concept de Dieu. Il apparaissait évident que j'étais hypocrite. Pourtant, d'une certaine façon, le fait de croire en Dieu et de me sentir coupable m'apaisait, et dans ma duplicité, j'espérais que cela apaiserait également Dieu.

A diverses reprises, lorsque le fardeau de mes péchés pesait sur moi, j'essayais même de retourner à l'église. Si je me souviens bien, je fis une dernière tentative lors de ma première année d'enseignement. Une amie très proche me persuada d'assister à plusieurs services dans des églises catholiques où débutait le nouveau mouvement de LEsprit Saint. Néanmoins, ni le chant des guitares, ni les mains entrelacées, ni les chants et moins encore les cérémonies des peuples engagés ne purent m'aider. Je savais que le réconfort ne viendrait que lorsque j'aurais cessé tout péché. Une fois de plus, j'essayai de changer mais ma faible volonté était une bien pietre défense contre mes passions.

A la fin de ma seconde année d'enseignement, j'avais cessé tout effort pour assainir ma vie et je commençais à me sentir libérée vis-à-vis de ce sentiment de culpabilité. Le monde et les religions de ce monde s'ecartaient dû chemin pur et élargissaient leur idée du péché. Ces choses qui m'avaient autrefois inquiétée, étaient maintenant acceptées par la société.

Je perdis mon emploi dans I'enseignement au printemps de l'année l972. Je finis donc par accepter de vivre temporairement avec dix autres personnes dans une ferme du Maine. Nous cultivions un grand jardin et vivions principalement comme des enfants, libres de toutes responsabilités. Je me levais à 5 heures 30 tous les matins pour sarcler ma part de terre. La vie était si calme là-bas, bercée dans une magnifique vallée de la Nouvelle-Angleterre. A quelque distance de là se dressaient de belles collines. A l'arrière-plan, on pouvait entendre l'appel plaintif d'une mésange à tête noire pour sa compagne. Dans cette impressionante solitude, si différente de la vie citadine à laquelle j'étais habituée, je me remis à penser à Dieu. Que signifiait donc cette vie? Où allais-je? Qu'allais-je devenir? Je ne pouvais nier I'existence d'un Créateur quand tout autour de moi, je pouvais voir tout ce qu'Il avait crée. De chaudes larmes remplissaient parfois mes yeux. Ma vie pécheresse me faisait honte. Penser aux conditions dans lesquelles je vivais, me terrifiait et me serrait le coeur. Au fond de mon coeur, j'avais le sentiment que j'irais en enfer Iorsque mon heure arriverait.

Mais il m'était possible de repousser ces pensées et elles se perdaient rapidement parmi toutes les activités que j'exerçais et tous ces nouveaux visages que je rencontrais dans Le Maine. C'est alors qu'un événement se produisit, éventrant mon coeur et ces années passées à reprimer mes sentiments revinrent douloureusement à la surface. Deux amies très chères à mon coeur allèrent en Californie, devinrent religieuses et s'engagèrent dans une communauté chrétienne.

Je ne savais pas grand chose du mouvement de Jésus, qui avait été à la base de leur conversion et je doutais également de la sincérité de ce groupe. Néanmoins, cette nouvelle et les lettres que mes amies n'envoyèrent me touchèrent profondément. Cette peur de me voir condamner pour mes péchés revenait et grandissait sans cessé et je me mis à penser à Dieu beaucoup plus intensément que jamais auparavant. Le concept de la nécessité d'un engagement total commença à me traverser l'esprit. Auparavant, quand je pensais à Dieu, je pensais à mes péchés mortels. Mais je me suis alors demandée ce que Dieu pensait de mon art, de mon style de vie, et de mes relations avec les autres gens.

Un jour, au début du mois d'octobre, ayant été troublée par ces pensées, les lettres de mes amies et ma vaine tentative pour renouveler mes efforts de changement, je sortis de la ferme et courus à travers champs. Je souffrais car une partie de mon être voulait Dieu. Pourtant, je ressentais colère et amertume envers Lui, car je ne savais pas comment Le servir. <<Pourquoi,>> pensai-je, <<si Dieu existe, m'était-il impossible de mettre fin à ces choses qui me rendaient si coupable? Et comment étais - je supposée connaître la conduité à tenir si je voulais Le servir?>> Seul le silence profond qui planait dans la forêt, au dessus du ruisseau était présent. Pourtant, je percevais dans ce silence une inexplicable présence qui me réconfortait et me gardait du désespoir.

Pendant ces quelques semaines, j'avais envisagé de rejoindre mes deux amies en Californie, mais j'hésitais à quitter Le Maine. Dans les lettres que je leur addressai, elles perçurent mes doutes religieux et mes frustrations. Elles massurèrent que j'étais une soeur et que ce dont j'avais besoin, c'était la confrèrie d'un groupe chrétien.

J'étais embarrassée de les voir m accepter en tant que chrétienne parce que j'étais toujours la même Paula. Comment pouvais-je être une soeur alors que j'étais toujours une pécheresse? Je sus que seule la paix que procure une conscience pure pourrait me donner le sentiment d'être chrétienne.

Quoiqu'il en soit, l'idée d'appartenir à un groupe chrétien qui était aussi engagé que l'étaient mes deux amies, rriapparut comme étant suceptible de m'aider. Mais à ma grande consternation, l'un des groupes dont elles m'avaient parlé appartenait à l'une des églises de Boston, où j'étais allée lorsque j'enseignais. Le souvenir de ces services, le son de la guitare, les mains enlacées durant la prière... ramenèrent en moi ce sentiment vide et déprimant que j'avais ressenti là-bas. Je sus alors que cela ne pourrait m'aider à guerir la peine de mon âme. Je n'avais plus aucune envie d'aller dans cet endroit ou n'importe où ailleurs.

En novembre, l'argent commença à nous manquer. Deux des femmes de la communauté et moi-même allâmes à l'hôspital de la ville remplir des demandes d'emploi. Alors que j'attendais dans l'entrée, je pris quelques revues religieuses et me mis à les lire. Généralement, je ne perdais jamais mon temps à parcourir ces revues que l'on trouve habituellement dans les salles d'attente, mais j'étais curieuse et j'avais beaucoup de temps avant mon entretien. L'une des revues parlait de quelque chose comme <<les six étapes vers le salut.>> Je la remis sur la table avec une autre. Finalement, j'en pris une autre intitulée <<The Way of Life>> (Le Chemin de la Vie). Les premières phrases que je lus attirèrent mon attention. Alors que je m'asseyais pour lire, je remarquais l'aversion humoristique de mes deux amies de la communauté. Mais je n'y fis pas attention. Il y avait dans cette revue quelque chose qui avait beaucoup plus d'emprise sur moi qu'elles ne pourraient jamais en avoir.

J'essayais de lire plus vité mais je n'y arrivais pas. Les mots me paraissaient vivants. Toutes mes convictions précédentes et sincères s'en trouvèrent à la fois vivifées et verifiées. Alors que je continuais à lire, j'eus le terrible sentiment que Dieu regardait par dessus mon épaule et que ce moment ne tenait pas du hasard.

Par essence, l'auteur declarait avec fermeté que Dieu était en totale controverse avec le péché. Je savais qu'il avait raison. Je lus de plus en plus vite. Dans le dernier paragraphe, l'attention de l'auteur était tournée vers moi, la lectrice. Il m'assurait qu'en ce jour, deux chemins s'ouvraient à moi, le chemin de la mort et le chemin de la vie. Le choix me revenait. Toute cette expérience atteignit son

point culminant lorsque mes yeux tombeèent sur l'addresse de l'auteur et celle de l'église à laquelle il était affilié. Seuls quatre miles le séparaient de notre communauté. Je fermai la revue et la rangeai dans la poche de mon vêtement de travail. Au fond de moi, je me sentais malade et épouvantée. Un sentiment accablant de providence nienvahit. Pour la première fois de ma vie, Dieu me sembla réel et je pris peur.

Lorsque nous fumes rentrées à la communauté, je montrai la revue à l'un des hommes. Lui aussi sembla troublé par l'expérience de mes deux amies en Californie et par la controverse sous-jacente que cela soulevait en nous. Il pensait que nous devrions aller rendre visité à l'homme qui avait écrit cette revue.

Nous repoussâmes ce moment pendant plus de deux semaines. Imaginer que des gens puissent être sérieux dans leurs efforts pour servir Dieu nous effrayait et nous menaçait. Mais finalement, le neuf décembre, tard dans l'aprés-midi, trois membres de notre communauté et moi-même allâmes rendre visite à cet auteur. J'espérais secrètement qu'un hippy aux cheveux longs, portant des sandales aux pieds ouvrirait la porte. Alors toutes mes craintes disparaîtraient.

Au lieu de cela, un homme chauve d'âge moyen nous ouvrit la porte. Il nous dit avoir en effet écrit cette revue et nous invita à entrer. Sa femme nous rejoint lorsque nous prîmes place. Elle portait une longue robe grise et ses cheveux étaient soigneusement peignés en chignon. Il y avait quelque chose de différent chez ces gens. Je ne connaissais rien de leurs convictions. Pourtant, leurs vêtements, leur droiture, leur manque total de pretention et la tendresse qu'ils nous temoignèrent firent grande impression sur moi. Ils parlaient lentement et choisissaient judiscieusement leurs mots. Ils semblaient être guidés par une influence plus profonde.

Je ne puis me rappeler de toute la conversation qui eut lieu pendant la demi-heure où nous étions là, mais une fois de plus mes convictions intérieures furent douloureusement ravivées. Mon coeur devint très lourd. Je me sentis accablée par un immense fardeau. Je devins peu à peu consciente d'une présence qui prenait de plus en plus de place. Le temps sembla s'arrêter. Je sentais quelque chose d'extrèmement proche mais je ne savais pas ce que c'était.

La visite se terminait et la femme commença à demander à chacun d'entre nous ce que nous pensions de tout ce qui avait été dit. Mes amis ne semblèrent pas affectés. Quand elle vint à moi, elle me dit tendrement, <<Dieu t'a parlé, nest-ce pas?>> Je n'avais jamais imaginé que Dieu pouvait parler aux hommes.

Soudain une vie entière remplie de souvenirs aboutit à la terrifiante constatation que c'était Lui. C'était Lui qui m'avait fait ressentir cette culpabilité tout au long de ma vie. C'était Lui qui m'avait sollicitée, réprimandée, qui m'avait avertie et m'avait chatiée. C'était contre Lui que j'avais fermé mes oreilles; c'était contre Lui que je raisonnais; c'était Lui que j'avais nié. C'était Lui qui avait oeuvré, projeté, et changé ma vie et m'avait finalement conduite en ce terrible moment. C'était Lui que je sentais si proche de moi alors que j'étais assise là-bas et mon coeur cognait, cognait et cognait. Je soufflai <<Oui>> et éclatai en sanglots.

Nous partîmes peu de temps après. Je promis à l'auteur et à sa femme d'assister à la réunion du lendemain. Lorsque je quittai leur maison, je n'étais plus la même. Mes yeux s'etaient ouverts. Je commençais à voir les choses d'une toute autre façon.

Au cours de la douloureuse semaine qui suivit, Dieu commença à me parler et me donna un aperçu de ce que cela impliquerait pour moi de devenir chrétienne. Je vis la simplicité et l'universalité du moyen que Dieu avait conçu pour se manifester auprès des hommes; le doux et léger murmure au fond du coeur; la lumière qui illumine chaque homme. Je vis qu'avec Lui comme maître intérieur, je n'aurai plus de doutes concernant le péché ou Sa volonté.

Je vis aussi que j'étais perdue. Car je navais eu connaissance de Dieu que mentalement au cours de ma vie. Je perçus avec âpreté le fait que non seulement j'étais perdue lorsque j'étais religieuse mais aussi que j'avais été liée au diable même lorsque je m'étais fervement incluse dans la religion. Par conséquent, je vis que même toutes mes bonnes oeuvres passées étaient sans valeur aux yeux de Dieu car elles n'étaient pas nées de Lui, mais de ma propre idée de la façon de Lui faire plaisir. Elles étaient motivées par de l'orgueil et une vaine gloire.

Je vis que la seule oeuvre que Dieu pouvait accepter était l'obédience. C'est le seul sacrifice acceptable.

Puis Dieu me révéla diverses choses particulières dans ma vie que je devais changer si je voulais Le servir. Je vis pleinement que les lois de Dieu n'avaient pas changé et qu'elles étaient beaucoup plus profondes que l'idée du monde sur le péché et la chrétienté.

Si je voulais servir Dieu, je devais quitter ma communauté car nos conditions de vie mixte étaient honteuses et car Dieu avait ordonné que la lumière ne soit jamais en rapport avec les ténèbres. J'aurais à m'habiller différemment car l'immodestie est honteuse et car Dieu est contre l'esprit masculin qui marque les femmes d'aujourd'hui. Je ne pourrais plus aller et venir comme j'aimais le faire. Si je voulais servir Dieu, je devais Lui soumettre mes projets afin qu'Il les approuve: où j'habiterais, où je travaillerais, quand je rentrerais chez moi à Boston pour voir ma famille. Je vis que renoncer à mon désir de faire ces choses, que le monde juge comme inoffensives, était beaucoup plus difficile que de me séparer de mes horribles péchés.

Et je vis que les Amis de Jésus-Christ, dont faisaient partie cet auteur et sa femme étaient des gens de Dieu. Dieu m'avait conduite à eux, Il s'était manifesté à moi chez eux et Il voulait que je fasse partie d'eux. Si je rejetais ces gens, je rejetais Dieu.

Le huitième jour, le l7décembre, j'assistai à ma deuxième réunion avec les Amis de Jésus-Christ. Mon petit sac à dos dans lequel j'avais rangé avec discernation les outils et fournitures de bijouterie m'attendait à la communauté. Après la réunion, j'avais prévu que l'un de mes amis de la communauté m'emmènerait à Lewiston dans le Maine. Là-bas, je prendrais le bus de 3h30 pour Boston où j'envisageais de passer les vacances avec ma famille et d'où je rendrais visité à mes deux amies à la communauté chrétienne en Californie. Je fuyais Dieu.

Je voulais servir Dieu et aller au paradis mais je voulais le faire de façon à avoir un peu de liberté. En Californie, je pourrais toujours être avec mes amies, je pourrais utiliser mon art pour faire des symboles chrétiens en argent que la communauté vendait et je pourrais leur apporter toute la lumière que Dieu m'avait donnée. Non seulement je méprisais méchamment ce que Dieu m'avait révélé, mais pire encore, j'envisageais avec duplicité d'utiliser ces révélations pour mon avancement personnel et pour ma prééminence en Californie, comme si Dieu était une sorte de génie de la lampe, et comme si je pouvais Le faire apparaître et disparaître à volonté.

Je n'ai aucun souvenir de ce qui se passa à cette réunion. J'ai dû me refermer sur moi-même, espérant que si je n'y pensais plus, tout disparaîtrait. Vers la fin de la réunion, alors que je devenais de plus en plus impatiente de partir, une voix traversa ma conscience, disant ces mots: <<Ne va pas à Boston.>> Je sus que c'était Dieu et je compris ce qu'Il essayait de me dire.

Soudain, les huit jours prècèdents me revinrent en mémoire. Je savais indiscutablement que si je partais pour Boston, Dieu ne viendrait pas avec moi. Il m'avait conduite ici afin que je puisse Le rencontrer, Lui et son peuple. Je devais me livrer à Lui en Ses termes.

La réunion prit fin. Chacun se leva pour prier. Je levai les yeux vers l'homme qui avait écrit ce petit livre et je vis qu'il me regardait. Je compris qu'il savait. Puis il dit: <<Qu'en penses-tu, Paula?>>

Debout devant ces gens, je fermai les yeux. Dans ma solitude, je pouvais sentir Dieu, attendant ma réponse; ce Dieu qui m'avait si fidèlement accompagnée tout au long de ma vie. Ce Dieu qui m'avait tendrement cherchée et qui m'avait appelée depuis ma tendre enfance. Ce Dieu qui m'avait amenée à ce moment, si merveilleusement et miséricordieusement. Je savais que si je ne me livrais pas à Lui maintenant Il disparaîtrait comme un rêve. Mon heure de vérité était venue. Je ne pourrais pas Le faire revenir. Pourquoi reviendrait-Il? J'en savais dèjà trop.A l'heure du jugement dernier, Il me regardera avec ces yeux si pénétrants. Je me souviendrai alors vivement de cet instant, quand la chance me fut donnée, quand je compris. Je n'aurai pas d'excuse, et je serai précipitée en enfer pour l'éternité.

Alors je me souvins de cette paix à laquelle j'avais goûté dans mon enfance, alors que j'étais réellement pénitente. Ce fut la seule vraie joie que je connus au cours de cette vie. Comment pourrais-je être assez folle pour tourner le dos à Dieu? Cette vie avait-elle quelque chose à offrir qui valait une éternité en enfer?

J'ouvris les yeux, regardai vers le ciel et m'écriai: <<Je renonce.>> Alors, je fondis en larmes, pleurai de honte et me lamentai pour mes péchés. Ce fut le début de mon cheminement vers le ciel.

Je rassemblai alors mes forces pour ce vieux combat contre mes péchés, mais je m'aperçus très vite que j'ignorais tout de la grâce et du pouvoir de Dieu. Car mon Père Céleste vint immédiatement dans mon âme, m'emplit de Son Esprit, et me donna la victoire sur ces péchés qui m'avaient asservie pendant toutes ces années. Un désir de sainteté emplit mon coeur. Je pouvais entendre la voix de Dieu. J'étais réellement une nouvelle créature de Jésus-Christ. Je renaissais.

Mais mon histoire ne s'arrêta pas ici. Elle commençait seulement. Car mon salut n'est pas encore accompli. C'est un salut vivant qui dépend à chaque instant de mon obéissance envers mon Sauveur, tandis qu'Il me fait connaître Sa volonté. C'est pourquoi <<je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ>> parce que je sais que la perfection est possible dans cette vie. C'est la promesse. C'est l'évangile. C'est mon histoire.